De quoi la social-démocratie de François Hollande est-elle le nom ?

Laurent Bouvet View All →

Professeur de théorie et d’histoire des idées politiques à l’Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines.

2 commentaires Laisser un commentaire

  1. Il est amusant qu’à chaque fois que la gauche arrive au pouvoir et gouverne on nous refasse le coup de la conversion de la dite gauche au libéralisme! Conversion suppose qu’il y aurait un passage d’un état à un autre or dans le cas du PS ce n’est pas le cas.
    Les socialistes sont des libéraux intégraux et pour montrer qu’ils n’ont pas eu le choix ils font à peu près n’importe quoi durant la première année qui suit leur prise de pouvoir et puis ils disent vous voyez cela ne marche pas et là ils nous font la politique dont ils ont toujours rêvée!
    Pour montrer qu’ils sont encore de gauche ils font du sociétal, cela plait à leurs électeurs bobos et comme cela ils montrent qu’ils osent affronter la réaction! Et ça marche à tous les coups cela marche d’autant plus que le militant PS est issu des catégories aisées et qu’il a souvent le plus profond mépris pour les gens issus des milieux populaires. Le terme beauf vient de la gauche.
    Il serait temps qu’on lise les analyses de Rawy Abdelal et l’on comprendrait que le PS a été le parti qui a été le plus loin dans la financiarisation de l’économie et ce n’est pas fini!
    Il n’y a pas d’idéologie au PS simplement du cynisme

  2. De quoi la social-démocratie de François Hollande est-elle le nom ? Du capitalisme absolu, du néolibéralisme nécessairement décomplexé. Le nom du renoncement à l’exigence d’autonomie par l’asservissement à la gouvernance selon le profit et la célébration de toute pulsion du moi comme liberté fondamentale – Moi, président ! Le nom de la démocratie marchande anglo-saxonne et du citoyen réduit à sa communauté – « réelle » ou supposée -, cette récusation en règle du républicanisme civique français (Cf. Terra Nova). Le nom de la fin de la démocratie, notamment à hauteur d’un peuple, en vue de la conversion totale à un système oligarchique souhaitant tout égaliser par le grand (a)battoir de l’Argent et du Commerce, ces principes cardinaux d’une UE dont la langue est la concurrence pure et parfaite. Le nom du triomphe de l’intelligence technicienne, horizontale, strictement administrative, incapable de verticalité et d’un quelconque regard vers le Ciel. Une social-démocratie qui est le cuisant échec de toute une génération politique qui croit plus aux valeurs commerciales américaines qu’à la France, à l’administration des choses qu’au gouvernement des hommes, et dont le parfait modèle est la cité perverse de Dany-Robert Dufour. Au final, l’antithèse absolue de ce qui par le passé a pu s’appeler, en France, la gauche.

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